La climatisation
Evolution - CO2

retour


- Un nouveau gaz à l'horizon 2008 (Catherine Leroy, l'Argus de l'automobile, 20.3.2003)


Jusqu'en 1993, les circuits de climatisation utilisaient le gaz R 12 dont les émanations contribuent à la destruction de la couche d'ozone.
Interdit depuis lors, il a été remplacé par le R l34A qui, s'il préserve la couche d'ozone, contribue à l'effet de serre.
Bruxelles a logiquement décidé d'en bannir l'utilisation à partir de 2008.
D'autres voies sont donc à l'étude et, si les Américains se dirigent vers l'utilisation du R 152A (mélange à base d'hydrogène et donc très explosif), le CO2 aurait la préférence des Européens et des Asiatiques.
Dans ce cas, l'étanchéité du circuit de climatisation sera à revoir et à vérifier fréquemment.

- Le CO2 remplacera le R134a (l'Argus, 22.11.2001)


En 2005, le gaz réfrigérant R134a - qui a remplacé le R12 - sera, à son tour, mis hors la loi par le CO2, nettement plus écologique. Ce dernier nécessite de plus petites quantités de fluide dans les circuits de réfrigération, soit entre 400 et 500 grammes en moyenne. Dans le circuit, il tourne entre 25 et 50 bars dans les canalisations de basse pression et entre 60 et 140 bars dans celles de haute pression. Les anciennes machines de charge devraient être modifiables, pas les climatiseurs de véhicules.


- VISTEON, du CO2 dans les circuits (l'Argus, 3.10.2002)


L'actuel gaz utilisé dans le circuit de climatisation ayant été déclaré polluant, Visteon prévoit de le remplacer par du dioxyde de carbone (CO2). Les caractéristiques thermodynamiques de ce réfrigérant naturel sont plus avantageuses : meilleure capacité de refroidissement et réduction de la consommation de carburant, de 25 % selon Visteon. Autre avantage, ce système nécessite moins de frigorigène. Si, dans un circuit de climatisation traditionnel, il faut 750 grammes de fluide, ici 450 grammes de CO2 suffisent. Cela permet de mieux gérer l'encombrement du système de climatisation.
En outre, ce procédé au CO2 fournit de la chaleur supplémentaire afin d'assurer le réchauffage de l'habitacle plus rapidement (problème rencontré exclusivement sur les moteurs à injection directe). Une thermopompe récupère la chaleur produite lors de la compression du CO2 (celui-là accepte facilement l'échange de chaleur) et réchauffe ainsi l'air destiné à l'habitacle.
Par exemple, pour une température extérieure de -20 °C, la température intérieure sera de 0°C en dix minutes pour une voiture actuelle dotée d'un moteur Diesel à injection directe. Avec un système de chauffage auxiliaire et une climatisation utilisant le CO2, la température de l'habitacle sera de 22°C.

- La climatisation au CO2 est prête (Yves Martin, l'Argus, 6.11.2003)


Polluant notoire, le R134a, actuellement utilisé dans les climatisations automobiles doit être remplacé. L'équipementier Behr a opté pour le gaz carbonique.
Si aucun texte de loi n'est encore voté, les constructeurs se sont engagés, via l'Association européenne des constructeurs d'automobiles (Acea), à réduire les gaz fluorés. Tout commencera en 2009, date à laquelle les gaz à GWP (global warming potential, pouvoir de réchauffement global) devront diminuer de 20 %. Ensuite, tous les ans, ils seront réduits de 20%, jusqu'à disparaître en 2014. Cet accord prévoit, après cette date, une amende de 200 euros par véhicule qui ne satisferait pas à ce cahier des charges.

La lutte contre la pollution passant notamment par l'économie de carburant, les constructeurs doivent concevoir des véhicules qui consomment de moins en moins. Or, cela se traduit obligatoirement par la réduction de la puissance nécessaire pour entraîner les différents accessoires (direction assistée, compresseur de climatisation). La lutte antipollution concerne donc également les fluides utilisés dans l'automobile, dont le liquide frigorigène des climatisations.
Un texte de loi devrait être adopté au début de 2004, imposant l'emploi d'un fluide "propre" à partir de 2009. Mais, dans ce cas, on peut se demander pourquoi certains équipementiers utilisent un gaz réputé pour son incidence sur l'effet de serre, le dioxyde de carbone (CO2). La réponse nous est donnée par Lucien Hehn, directeur du centre de développement Behr de Rouffach, dans le Haut-Rhin : "Le gaz actuellement utilisé - le R134a - est 1300 fois plus nocif que le CO2 en matière de pollution.".
Le problème est bien réel puisque, d'après une étude de l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) menée en mai 2003, les systèmes de climatisation perdent chaque année, en moyenne, 20 % de leur fluide frigorigène par évaporation. L'Ademe a aussi estimé que, en 1995, les systèmes de climatisation auraient émis l'équivalent de deux mégatonnes de CO2 en France. Heureusement, l'amélioration de l'étanchéité et la progression de la qualité des systèmes, de plus en plus répandus sur les véhicules neufs, porteraient, toujours selon l'Ademe, ce chiffre à 4,5 millions de tonnes de CO2 à l'horizon de 2010.
En outre, la climatisation a une influence directe sur la consommation. Un système de la fin des années 90 engendrait ainsi une surconsommation d'environ 0,6 I aux 100 km. Si, aujourd'hui, ce chiffre est de 0,5 l aux 100 km, demain, grâce à la climatisation au CO2, la surconsommation devrait descendre à 0,47 l aux 100 km.
La climatisation au CO2 permet donc de réduire la pollution, mais aussi d'offrir une meilleure efficacité. Elle met dix-sept minutes de moins pour atteindre les 25°C dans un habitacle surchauffé à 70°C par rapport à un système utilisant du gaz R134a. En outre, le circuit de climatisation au CO2 peut être utilisé dans "l'autre sens", c'est-à-dire servir de chauffage. Un avantage indéniable, surtout avec les nouveaux moteurs à injection directe qui sont beaucoup plus longs à monter en température. Cela évitera donc l'emploi d'un système de chauffage additionnel, coûteux et consommateur d'énergie supplémentaire.
Si des progrès doivent encore être réalisés, notamment au niveau du coût (la climatisation au CO2 revient environ 20 % plus cher), Lucien Hehn précise : "Nous attendons qu'un constructeur nous demande d'intégrer la climatisation au CO2 dans un véhicule. Nous, nous sommes prêts, tant au niveau de la conception que de la fabrication."
La réduction du coût commencera donc dès la mise en production et sera proportionnelle au marché. Les ingénieurs continuent toutefois à travailler sur ce dispositif afin de réduire le volume de certains composants, tout en assurant leur résistance à la pression plus élevée qui règne dans le circuit (135 bars).
Reste le problème de l'approvisionnement. Un représentant de la marque nous a confié qu'il ne savait pas comment seraient remplis les circuits de climatisation. Actuellement, une trentaine de voitures sont testées avec un système de climatisation alimenté par du CO2 provenant d'Air liquide. L'autre problème posé par ce nouveau dispositif concerne la réparation et l'entretien. Il faudra en effet former le réseau et adapter l'outillage, ce qui ne sera pas une mince affaire.


Phase 1 : Dans le compresseur, le CO2, sous forme de gaz, passe de 35 bars (pression de stockage) à 120 bars. Sa température augmente jusqu'à 150°C au maximum.
Phase 2 : Le CO2 passe dans le condenseur pour y être refroidi. Il commence à se liquéfier, dès que sa température atteint 31°C.
Phase 3 : Le CO2 passe dans l'échangeur interne afin d'y être de nouveau refroidi par le CO2 retournant au compresseur qui est proche de 0°C. Le gaz se liquéfie totalement.
Phase 4 : Le CO2 est injecté dans l'évaporateur au travers du détendeur : la pression passe de 120 à 35 bars et le CO2 s'évapore. La chaleur nécessaire à cette transformation est prélevée sur l'air qui est ainsi refroidi et introduit dans l'habitacle.
Phase 5 : Le CO2 retourne, sous forme de gaz, dans le compresseur via l'accumulateur et l'échangeur interne. Le cycle peut ainsi recommencer.